Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Si en cette période de sécheresse dans le Sud-Est, la Durance montre quelques signes de faiblesse, le Verdon lui, se porte bien et ses réserves en eau aussi.


Pour Michel Laurent, chef du service développement de la Société canal de Provence, " nous sommes aujourd'hui dans une situation de sécheresse. Pourtant il s'écoule quelque 13 milliards de mü dans la région pour une consommation inférieure à 4 milliards de mü. Il n'y a donc pas de situation de pénurie structurelle. Le problème c'est la gestion de cette ressource ". La région a des ressources donc. Mais comment faire pour les stocker, les transporter et les acheminer là où il n'y en a pas ?

Si les aménagements de la Durance et du Verdon ont été conçus à la même époque, les perspectives de croissance en terme d'expansion de l'activité économique locale n'ont peut-être pas été prises en compte de la même façon. La dimension touristique, par exemple, n'avait pas été considérée. " Il y a eu une sous-estimation des besoins du tourisme avec une consommation agricole qui s'est maintenue parce que les ouvrages de la Durance ont peu évolué et consomment toujours beaucoup d'eau ", estime Michel Laurent. Cependant, l'ouvrage canal de Provence véhicule chaque année 300 millions de mü d'eau grâce à un réseau de près de 5 000 km de galeries, conduites et canaux.

Le canal de Provence a été construit à partir des années soixante dans une perspective de croissance agricole, c'est pourquoi " nous avons aujourd'hui une disponibilité d'eau qui reste importante ", explique le chef du service développement pour qui, " lorsqu'on a construit Serre-Ponçon, peut-être a-t-on vu un peu juste. Même si c'est un réservoir de 1,3 milliard de litres ! "

A titre de comparaison, les associations syndicales d'irrigation à partir de la Durance disposent de 200 millions de mü d'eau de réserve pour un niveau de prélèvement de 100 mü/ seconde alors que le canal de Provence, issu du Verdon, compte 250 millions de m3 pour un niveau de prélèvement de 15 mü/ seconde.

En apparence donc, la Provence n'a pas de problème d'eau irréversible et irréductible. Il s'agit plutôt " d'un problème de réflexion sur la sécurisation des systèmes qui devrait être un souci de l'État - pas très précautionneux d'ailleurs, car c'est l'affaire de tout le monde ", précise Michel Laurent selon qui, le mode d'irrigation par gravité consomme beaucoup plus d'eau que le système sous pression : il faut 100 mü par seconde pour irriguer 80 000 hectares gravitaires en Durance contre 10 mü pour 60 000 hectares sous pression à partir du Verdon.

En pratique, il appartient désormais à la commission exécutive de la Durance, coordinatrice de toutes les associations d'irrigation, d'impulser la modernisation des ouvrages de la Durance " en installant des vannes automatiques et des éléments de mesures pour connaître les débits dérivés et limiter les débits entrants ", suggère Michel Laurent. Mais de toute évidence, la commission n'est qu'un " outil " qui permet d'échanger et de mettre en place un certain nombre de dispositions et de faire face aux difficultés.

L'essentiel, à savoir rationaliser la gestion et la consommation de l'eau, revient " aux associations et aux établissements publics qui doivent moderniser leurs ouvrages en vue d'économiser de l'eau ", conclut-il.

Linda Be Diaf

Tag(s) : #L'Humanité, #PACA, #Eau, #Ecolo, #Environnement
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :