Pascal #Vachey : « Savoir donner de l’inspiration à son #jardin »

17 Mai 2014

Rencontre avec Pascal Vachey, designer-paysagiste.

Pascal Vachey est designer-paysagiste. Il crée, conçoit et réalise des aménagements extérieurs de jardins, terrasses, parcs, espaces verts, bassins d’agrément et piscines.

De l’étude à la livraison du produit, il gère, avec toute son équipe, la conception paysagère, le suivi, la maintenance et la sous-traitance.

Installé à Martigues, le cabinet d’étude de Pascal Vachey est une entreprise artisanale d’une dizaine de personnes qui propose des solutions à la carte ou clés en main, autant pour le particulier que pour les collectivités. Rencontre avec ce « penseur » de nos jardins, Pascal Vachey.

L.B.D.: Quelle est la tendance des aménagements extérieurs en vogue actuellement ?

P. V. : Les gens reviennent au naturel et misent sur l’environnement. La période du gazon synthétique est révolue. Les gens recherchent des parties vertes qui demandent peu d’entretien et qui n’ont plus rien à voir avec tout ce qu’on a pu faire dans les années 1980 avec des haies et des cyprès.

Désormais, on préfère les haies composées mélangées à des végétaux pour qu’il n’y ait plus de taille.

L.B.D.: Quel concept de jardin vous demande-t-on le plus souvent ?

P. V. : La tendance est au jardin super sympa qui ne nécessite aucun entretien. Un jardin contemporain avec des formes plus strictes et plus minérales. Par exemple, au lieu de faire des surfaces gazonnées, on préfèrera des zones drainantes avec des formes libres et de la végétation composée de roches, de cactées et des graminées. Tout mon travail est d’offrir un jardin qui n’ajoute pas de stress dans le quotidien.

L.B.D.: L’époque est à l’économie d’énergie, au recyclage, au bio-dégradable… Comment intégrez-vous ces nouvelles conceptions éthiques et leurs normes dans l’aménagement des jardins que vous réalisez ?

P. V. : J’ai intégré ces principes depuis très longtemps puisque je fais de l’agriculture biologique. Nous n’utilisons jamais d’engrais. Chaque jardin a son biotope. Chaque puceron, chaque parasite a son prédateur. La nature reprend toujours ses droits pour rétablir les équilibres. C’est la main de l’homme, trop industrialisée, qui fausse tout. Il faut laisser la nature faire son travail. Nous n’utilisons donc que des produits naturels comme les bâches agricoles écologiques. Concernant les piscines et les bassins d’agréments par exemple, je ne conçois que des piscines biologiques avec des traitements naturels. Je n’utilise aucun produit qui nuit à l’environnement.

L.B.D.: Avez-vous un conseil à donner pour préserver la biodiversité ?

P. V. : Il ne faut jamais utiliser d’engrais. Les engrais chimiques sont un poison pour les végétaux. Préférez une préparation avec de l’humus biologique et surtout prévoyez de la végétation adaptée au climat de votre région sachant qu’en Provence, nous sommes dans une région calcaire sujette aux vents et au Mistral.

L.B.D.: Avec quels végétaux travaillez-vous?

Je travaille beaucoup avec des substituts de gazon comme le zoysia tenuifolia et le zoysia japonica qui sont des essences qui demandent peu de tonte et peu d’arrosage, tout comme le thym rampant.

L.B.D.: Quel est le type de jardin idéal ?

P. V. : Lorsque je conçois un paysage, je pars toujours d’un jardin méditerranéen décliné avec des ambiances contemporaines ou japonaises ou indonésiennes ou marocaines, cela dépend ensuite du client. Mais, l’essence même de la végétation reste méditerranéenne. C’est l’apport de matériaux recherchés qui donne l’inspiration thématique comme l’utilisation du myrte pour mettre en valeur un jardin japonais par exemple.

Pourtant le jardin méditerranéen n’a pas toujours été la tendance dans la région ?

P. V. : Jusque dans les années 1986–1987, nous avions des apports de végétation provenant uniquement d’Angleterre et des Pays-Bas. Le choix était donc restreint aux haies de jardin et aux cyprès bleus.

Mais aujourd’hui tout a changé. Nous avons la possibilité d’avoir, en France, des apports de végétations provenant de zones climatiques dites méditerranéennes comme l’Australie et l’Afrique du Sud qui ont des conditions météorologiques identiques à notre région. Nous pouvons donc désormais planter dans nos jardins de la végétation australienne comme le grevia, la lavande anglaise. Nous pouvons les marier avec des essences de mimosa, d’eucaylptus par exemple.

L.B.D.: Comment peut-on se créer un espace de verdure lorsqu’on dispose d’un balcon ou d’une petite terrasse ?

P. V. : J’utiliserais du gazon avec des agréments naturels autour. Si vous utilisez du gazon synthétique, il ne faut pas le nettoyer. Laissez-le vivre avec des feuilles et des pollens pour lui donner un aspect naturel. On pourra ajouter dessus un pas japonais, un bloc de roche et un peu de végétation autour.

Concernant le mur végétal, il faut faire très attention à l’arrosage et aux vents car, dans notre région, on a un substrat d’asphène qui, certes garde l’humidité, mais qui sèche très vite.

Et dans un petit jardin, on peut tout à fait ajouter des miroirs comme des fenêtres sur l’extérieur, pour donner une impression d’extension. Cela donne de la grandeur et de la profondeur.

L.B.D. : Concernant le mobilier de jardin, y-a-t-il des effets de mode ?

P. V. : Le jardin est une extension de la maison, il est donc conseillé d’y intégrer l’ambiance de la maison.

L.B.D. : Auriez-vous un conseil à donner avant de refaire son jardin ?

P. V. : Quand on veut refaire son jardin, il ne faut surtout pas couper. Il faut laisser quelques arbres qui vont donner un âge au jardin, lui donner du vécu. Il faut aussi garder de la hauteur. Et contrairement aux idées reçues, il vaut mieux planter de petits arbres que des grands. Il faut aussi utiliser une bonne préparation de terrain et un bon arrosage.

L.B.D.: Enfin, à quel moment de l’année est-il préférable de revoir la conception de sa terrasse ou de son jardin ?

P. V. : Le mieux est de s’y prendre au mois de décembre. De cette manière, les travaux pourront débuter vers le mois de février pour avoir un chantier fini à la mi-mars. Ces délais donnent aussi le temps à la végétation de prendre racines. De cette manière à ce qu’aux beaux jours, le jardin soit déjà un peu patiné.

Entretien réalisé par Linda Be Diaf

Informations :
Pasacal Vachey
Tél. : 04 42 81 33 70
Etudes paysagères Marseille : Quartier de l’Escalette 13500 Saint-Julien-les-Martigues
Etudes paysagères Vaucluse : 1906, route de Cavaillon 84800 Isles-sur-la-Sorgue