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Les écrivains Ian Monk et Olivier Salon ont écrit une nouvelle à quatre mains dans le roman-feuilleton les Mystères de la Capitale de la #Marseillaise.
« Battre les rues » propose une interprétation singulière mais plurielle de Marseille.

Il ne faut pas que le lecteur soit ignorant

Olivier Salon

Olivier Salon / DR

Olivier Salon / DR

#OuLiPo :  Ian #Monk et Olivier #Salon, contraints en tous genres

Ce mois-ci, les Mystères de la Capitale accueillent en résidence à Marseille le groupe OuLiPo. Deux écrivains, Ian Monk et Oliver Salon, ont écrit à quatre mains, une nouvelle en quatre épisodes d’un genre nouveau.


C’était une volonté de l’association Marseille-Provence 2013, partenaire du journal la Marseillaise pour cet événement littéraire de faire contribuer des écrivains du groupe de réflexion « avant-gardiste » l’OuLiPo qui se veut un laboratoire de recherche de la littérature française.

Deux écrivains très différents par leur parcours littéraire, leur style d’écriture leur regard sur la cité phocéenne aussi. D’autant que l’exercice imposé avait pour thème les rues de Marseille. Ces deux écrivains ont donc passé leur résidence d’artistes à Marseille, séparément, et pas au même moment, ni dans les mêmes lieux, chacun conservant ainsi sa perception, ses impressions et son regard que l’on retrouve dans le contenu de leurs échanges. Ecrivains et membres l’OuLiPo, Olivier Salon, originaire de la région parisienne, a passé une semaine à la cité Radieuse Le Corbusier et Ian Monk, originaire de Lille, s’est plongé dans les effluves du Vieux-Port.

Olivier Salon est docteur en mathématiques. Il y a trois ans, il a mis entre parenthèse son professorat pour se destiner pleinement à l’écriture. Actuellement, il se consacre à l’écriture de la biographie de François le Lionnais – créateur avec Raymond Queneau du groupe de l’OuLiPo en 1960.

Quant à Ian Monk, il est écrivain et traducteur. Il sort prochainement un livre d’artiste 14X14 aux éditions L’âne qui butine, en décembre 2013 ainsi qu’un un recueil de poésie aux éditions Cambourakis, en mars 2014.

Tous deux viendront rencontrer leur public, le 19 octobre prochain, au théâtre de la Criée à Marseille à partir de 17h, pour échanger leurs impressions et réactions au sujet de cette nouvelle « Battre les rues ». Une nouvelle d’un genre nouveau puisqu’il s’agit d’échanges de texte type « sms » envoyés par e-mails. Et là, nous sommes bien loin du roman épistolaire.

Le texte de la nouvelle « Battre les rues » est construit comme un échange d’e-mails entre Amélie et Charles-Edouard – en référence au prénom du Corbusier. « C’était assez amusant à faire », confie Ian Monk. La nouvelle raconte l’histoire de deux personnages qui se rencontrent sur internet et qui se donnent un rendez-vous amoureux où, comme tous les rendez-vous d’anonymes, on ne s’attend pas à rencontrer la personne qu’on attendait. «L’idée était qu’il y ait des références régulières à la ville d’où l’idée du rendez-vous qui serait le point final», explique Olivier Salon.

Alors, le format du roman-feuilleton imposé par MP-2013 / la Marseillaise, aurait-il été une contrainte pour ces écrivains. Ian Monk répond qu’« on ne peut pas appeler ça une contrainte mais une technique pour écrire. On était libre de faire ce qu’on voulait". En fait, « la difficulté est venue du fait que Ian Monk et moi-même n’avons pas du tout les mêmes styles d’écriture ».
Olivier Salon explique très bien sa démarche artistique en justifiant qu’écrire chacun une partie du texte aurait fait en sorte qu’il faille que « je me coule dans son style qui n’est pas le mien ou bien on va sentir une rupture et donc l’idée a jailli assez rapidement que, puisque nous étions deux, nous pourrions écrire ce feuilleton sous forme d’un dialogue et très vite nous sommes partis sur un dialogue à la façon de notre époque c’est-à-dire par un dialogue sms. Du coup ça justifiait les deux styles d’écriture différents ».

Deux styles différents avec un auteur comme Olivier Salon qui affectionne particulièrement les jeux de mots. « On aime bien jouer avec les mots. Il y a bien souvent un côté légèrement ludique dans ce qu’on fait. Surtout chez Olivier », témoigne Ian Monk qui a lui « une écriture plus directe, plus crue », commente Olivier Salon qui a eu lui une écriture plus classique avec un goût prononcé pour les mots. D’ailleurs, Olivier Salon, au cours de sa résidence, a découvert Le poème de l’angle droit du Corbusier. « Un très beau livre consacré à un grand poème du Corbusier illustré par lui-même. Ce poète m’a beaucoup séduit, et par sa langue et par sa manière de penser. Le poème est bien. J’ai eu cette idée de faire des inclusions de citations du Corbusier mais en les cachant. Ainsi, dans chacune de mes répliques, il y a une citation, un vers, un extrait, un passage du Poème de l’angle droit. Je le dis à la fin parce qu’il ne faut pas que le lecteur soit ignorant. Mais c’est justement une des contraintes que je me suis fixée. »

Et les contraintes, les auteurs se les ont imposées eux-mêmes car la contrainte ce n’est pas forcément une règle astreignante à laquelle l’auteur est censé souscrire : « Un échange entre deux personnes, deux styles différents, une écriture sms, les fameuses citations du « Poème de l’angle droit », plus les jeux de mots internes… » Mais écrire sous forme de roman feuilleton n’est pas une contrainte pour les écrivains.

C’est toute la réflexion du groupe OuLiPo qui s’interroge sur la forme que va prendre l’écriture. « OuLiPo est un groupe de travail de gens qui ont la même vision de certaines choses. On se réunit régulièrement pour parler de la même idée de travail avec la contrainte littéraire de se donner des règles pour écrire. Ça nous oblige à trouver des formules », explique Ian Monk. Et Olivier Salon de conclure, « le but est d’inventer de nouvelles formes d’écriture littéraire, assez vite on a appelé ça des contraintes mais parfois ce sont des procédés d’écriture, enfin de toutes sortes de formes qui permettent d’innover en matière de langue. Et on explore tous les champs de la littérature, du roman, du théâtre, de la poésie ». Avec en plus cette idée altruiste de « quand on invente quelque chose, elle ne nous appartient plus. Elle appartient à la littérature »

Tous deux viendront rencontrer leur public, le 19 octobre prochain, au théâtre de la Criée à Marseille à partir de 17h, pour échanger leurs impressions et réactions au sujet de cette nouvelle « Battre les rues ».
Tag(s) : #People Art, #Culture - 2013
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